Le bouddhisme au risque de la psychanalyse, Eric Vartzbed, 2009

Le bouddhisme

au risque de la

psychanalyse

AVT_Eric-Vartzbed_9954Ed. Seuil, 2009, 197 p.

Eric Vartzbed est Docteur en psychologie et psychothérapeute, il pratique en institution psychiatrique (au Réseau Santé Valais en suisse) et en cabinet privé à Lausanne.

Là où Nous étions, Je dois advenir :

le sujet doit émerger.

  • La psychanalyse utilise la parole pour mettre une distance entre le sujet et la pathologie, la douleur.
  • Le Bouddhisme, dont le but est d’évacuer la souffrance,  emploie la pleine conscience pour mettre à distance le sujet et sa souffrance.
  • Laisser jaillir en soi toutes les productions mentales, comme un analyste le fait en séance en proposant de dire tout ce qui passe par la tête, sans aucune censure.
  • boussoleEn naissant, l’homme est déboussolé, il ne possède pas de boussole pour s’orienter dans la vie, la boussole peut être la tradition, la religion, l’éducation, l’analyse = un moyen de se fabriquer une boussole sur mesure.
  • Alors que l’animal possède l’instinct comme boussole.
  • Pour le bouddhisme, la boussole, c’est l’impermanence, le changement constant, même le soi, la vacuité, le vide de substance ;  l’interdépendance et le renoncement du Moi, comme une transcendance par le haut.
  •  Alors que pour la psychanalyse, le Surmoi est l’élargissement du Moi, donc, aucun renoncement.
  • La pensée orientale diffère de l’occidentale. En ORIENT, la philosophie serait celle du devenir. Observer à distance, sans attachement, sans adhésion.
  • S’asseoir à côté de la rivière, voir les mouvements sans s’y attarder, sans les explorer. En OCCIDENT, c’est la philosophie de l’ETRE qui domine.
  • S’asseoir au bord de la mer, accueillir tout ce qu’elle rejette et explorer ces déchets. La non conscience des bouddhistes serait une super conscience.
  •  La conscience serait un organe de perception qui naît dans une zone pacifiée de l’ETRE.
  • Comme une pièce, avec une ampoule au plafond. Une pièce où l’on peut tout faire.  Quoi qu’on y fasse, l’ampoule est là, source de bien-être profond et de plénitude. sensei-zazen
  • La méditation est source de jouissance mais nécessite un travail. Freud avait un apriori face à l’ORIENT, en tant que bon athée et matérialiste. Yung, plus ouvert, s’inspire du livre des morts Tibétains.
  • Il y a des étapes dans une analyse.  Mais le but est bien d’arriver à décoller de son fantasme, à se libérer de la croyance que l’on s’est forgée sur ce qu’il faut être, à ne plus être figé dans une représentation.
  • Il y a des moments magnifiques dans une cure. Lorsque ce décollement opère, c’est un peu comme dans » Les Ailes du désir, » le film de Wim Wenders : on passe du noir et blanc à la couleur, le vivant circule à nouveau.  La grande différence avec le zen, c’est que ce décollement s’opère ici grâce au langage plutôt que grâce à la méditation.
  • Le chrétien traite sa souffrance par l’imaginaire et le sens, l’identification au Dieu incarné qui dépasse sa souffrance dans la résurrection.
  • La thérapeutique bouddhiste propose au contraire de se dégager de tout sens, de toute croyance, de toute idéologie. De tout ce qui, en fait, relève de la représentation. L’idée est de libérer la perception, d’être simplement en contact avec ce qui est.
  • C’est ce que j’appelle un scepticisme sensualiste. Le bénéfice qu’apportent le bouddhisme et la psychanalyse serait un scepticisme sensualiste.
  • C’est-à-dire, une mise entre parenthèse des productions mentales, au bénéfice de sentir ce qui est, présence au présent.
  • Lorsque l’esprit est égaré, envahi par un tourbillon de pensées chargées négativement, en étant présent au présent, on prend conscience que c’est un leurre.  On les accueille, et comme les nuages qui arrivent et passent,  se fondent dans le ciel, les laisser passer, sans les retenir.
  • Reconnaître le nature vide des pensées,  c’est permettre à l’esprit de ne pas être perturbé par elles.  La psychanalyse est dualiste, considère le corps et la psyché.
  • Le bouddhisme a une pensée holistique, associé à un fond spirituel.

 Le Bouddhisme, c’est l’immanence du vivre.

La Psychanalyse, immanence du sens (pourquoi ?)