NAITRE

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  •  La naissance d’un enfant est généralement la concrétisation d’un désir profond et puissant. Elle est aussi, le plus souvent, le fruit d’une histoire d’amour entre un homme et une femme.
  • Désir, souhait espoir, volonté, aspiration, intention, finalité énergie, force, pensée, appétit, espoir, motivation, pas un hasard… La vie est notre amie, quoique nous puissions vivre.
  • Renaître à soi-même. Faut-il encore savoir se reconnaître, écouter cette petite voix en nous qui sait et lui faire confiance même lorsque notre mental identifié à notre personnalité crie haut et fort sa peur de ne plus être entendu….
  • Chaque fois que l’on franchit une étape, que l’on passe une marche c’est un pas de plus vers notre vrai Soi, tout simplement nous devenons nous-mêmes et nous savons alors goûter à l’essentiel…..

 Naître, c’est sortir d’un état pour accéder à un autre, cela passera essentiellement par un changement de regard sur soi et les autres.

  • Rarement vécue sans crise, souffrances et contradictions, toute naissance implique une forme de mort à ce que j’étais, à ce qui fondait mes certitudes et mes limites. Pour être libre dans mon devenir propre, il me faudra, longtemps après être sorti du ventre de ma mère, apprendre à quitter des cocons successifs…
  • Sortir de l’enfant imaginaire de mes parents, c’est naître à ma propre identité. Sortir de leurs croyances et de leur parole, c’est naître à ma propre expérience.
  • Sortir des peurs et des désirs de mon entourage, c’est naître à mes propres désirs. Sortir des préjugés de mon milieu, des rôles attribués, des conditionnements intériorisés, c’est naître à mon propre système de valeurs. Sortir de mes attentes irréalistes, de mes illusions, c’est naître à la REALITE.
  •  En passant du dedans au dehors, je perds mon unité, je me sépare. J’entre alors dans une longue période de dépendance : la satisfaction de mes besoins essentiels dépend de mon entourage.
  • J’arrive dans une histoire pour le moins quintuple : celle de chacun de mes parents, celle de leur couple, celle des couples de leurs parents. Naissance qui commence par une rupture et se poursuit par des attachements multiples, des liens et des enjeux biologiques et psychologiques, qui vont marquer à vie mon conscient et mon inconscient.

Tous les parents en mettant au monde un enfant réel, portent en eux un enfant imaginaire, composé de leurs désirs, de leurs besoins, de réalisation de leurs aspirations essentielles.

  • C’est dire que les désirs des deux parents sur l’enfant ne peuvent être semblables. Pendant de longues années, l’enfant est mû par les désirs et la nécessité de satisfaire ses parents, il tente de se conformer aux multiples facettes contradictoires de leurs enfants imaginaires.
  • Il s’y oppose aussi, dans une saine réaction de survie. Ne plus me confondre avec l’enfant rêvé de mes parents est une réelle naissance.  Sortir de ses parents, c’est aussi remettre en cause leur parole et leurs croyances qui ont imprégné mes perceptions, pour tenter d’accéder à mon ressenti réel.

 

  • Claire était persuadée qu’elle avait eu un père « mauvais », égocentrique et insensible. Elle avait tellement entendu sa mère se plaindre de lui et clamer ses insatisfactions de femme qu’elle n’avait plus accès à sa propre image, à sa propre expérience relationnelle avec son père.
  • Si, comme adulte, je reste pris dans le réseau trop fermé dans les désirs et les pleurs de mes parents, je ne peux accéder à mes propres désirs. Je reste aliéné à mon besoin de plaire à l’autre, j’attends de lui la réciproque et la dépendance jalonne mon existence de frustrations, de plaintes et de revendications.
  •  Naître à mes désirs et à mes besoins réels, oser les faire reconnaître, c’est souvent renoncer à mon désir d’obtenir l’accord et la protection de l’autre. Il n’y a pas de soumission et de dépendance sans rage plus ou moins refoulée, plus ou moins retournée contre soi ou attribuée à un autre.
  • Nul ne peut être libre s’il reste accroché à l’accusation faite aux parents, aux proches ou à la société. Sortir du ressentiment, c’est se réconcilier avec le meilleur de soi, c’est lâcher des attitudes réactionnelles liées à nos attentes blessées.
  • C’est prendre le risque de « prendre soin de ses besoins ». Notre construction de nous-mêmes se fait par l’identification aux figures parentales qui façonnent notre enfance et notre adolescence. Nous endossons plus ou moins facilement l’ensemble des certitudes qu’ils ont sur la vie, sur l’amour, la santé, l’éducation des enfants…
  • Pour devenir soi-même peu à peu, nous aurons à nous dégager de l’aspect contraignant de ces identifications pour élaborer, dans une dynamique évolutive, notre propre système de valeurs, étayé par notre expérience, nos lectures, nos rencontres, nos observations, sans rejeter pour autant l’impact formateur de nos parents et professeurs.
  • Nous sommes particulièrement marqués par les rôles sociaux et affectifs, qui nous ont été transmis en tant qu’homme ou en tant que femme. Par exemple de nos parents et de leurs fonctions dans le couple, nos chemins semblent tracés. Mais plus nous nous laissons définir par autrui et moins nous existons. Sortir des rôles imposés ou proposés par nos proches est une naissance à la maturité.
  • Naître à ma réalité, c’est accepter de me confronter, jour après jour, à l’imperfection. Notre aspiration à l’idéal peut être notre ami le plus stimulant ou notre persécuteur le plus fidèle. Les naissances sont des éveils à soi-même, des éveils à la conscience de ce que nous sommes. sourire-enfant

Ainsi, de naissance en naissance, chacun peut accéder aux rires de la vie, aux plaisirs d’être, aux bonheurs d’exister, tel qu’il est, tel qu’il se sait, tel qu’il ose se vivre. La vie intense et merveilleuse se prête bien à l’existence de l’homme… Ne la privons pas de nous.

Nos naissances s’achèvent-elles avec la vie ? C’est Élisabeth Kübler-Ross qui s’interroge :1306889880-Elisabeth-Kubler-Ross_3

 « La mort n’est qu’un passage dans une autre forme d’une autre vie sur une fréquence. » Il y a donc une naissance ultime, celle du passage vers un ailleurs… à découvrir pour chacun, à la fin de son cycle de vie….