Réconcilier nos deux cerveaux, David Servan Schreiber

577751869Réconcilier nos deux cerveaux :

Nous avons tous deux cerveaux, explique David Servan-Schreiber.

Premier, émotionnel, le cerveau limbique (que nous partageons avec tous les mammifères) se préoccupe avant tout de notre survie.  Ce cerveau émotionnel maîtrise l’équilibre physiologique (respiration, rythme cardiaque, etc.). Essentiellement connecté au corps, il communique par son intermédiaire et lui fait exprimer les émotions élémentaires comme la peur ou le plaisir.

  • Le cerveau cognitif, lui, s’est formé au cours de l’évolution de l’espèce. Il recèle nos capacités de traitement de l’information classiquement assimilées à l’intelligence.
  • C’est le cerveau cognitif qui déduit que cette forme longue aperçue dans le noir est un morceau de bois ;  le cerveau limbique, plus rapide et prudent, aura déjà commandé un pas en arrière de crainte qu’il ne s’agisse d’un serpent.
  •  « Nos deux cerveaux cohabitent », note le psychiatre. « Ils peuvent s’ignorer, mais il arrive aussi qu’ils  se court-circuitent à notre détriment. »
  • Stress, anxiété, dépression témoignent notamment de la prise de pouvoir d’un cerveau sur l’autre. Ainsi, la victime d’une attaque de panique ne parvient plus à maîtriser son corps (le coeur qui s’affole, estomac noué, poussées d’adrénaline et, surtout, sensation de mort imminente), alors que toute sa raison lui crie qu’il n’y a pas de danger réel.
  •  A l’opposé, quand le cerveau émotionnel est étouffé par le cerveau cognitif, nous n’entendons plus ses appels au secours. C’est ainsi que l’on peut se satisfaire d’un emploi stérile, s’enfermer dans un mariage malheureux…
  • Mais le cerveau émotionnel ne se laisse pas bâillonner si facilement ; il exprimera son malaise avec les mots du corps : fatigues inexpliquées, problèmes de peau, infections à répétition… »
  • Deux hypothèses se dégagent quant aux rapports entre émotions et dominance hémisphérique. soit une spécialisation de l’hémisphère gauche pour les émotions positives et de  l’hémisphère droit pour les émotions négatives,  soit une dominance globale de l’hémisphère droit pour plusieurs aspects de comportement émotionnel.
  • Généralement, face à un stress, l’individu cherche à contrôler la situation. Il l’analyse « objectivement » de façon cartésienne et rationnelle afin d’élaborer un ensemble de solutions.  Cette démarche est liée au mode de fonctionnement de l’hémisphère gauche qui est notamment spécialisé dans le traitement de la parole d’un point de vue verbal et linguistique.
  • A l’inverse, l’hémisphère droit est impliqué dans les processus d’imagerie mentale. L’émotion y est prédominante au même titre que la créativité. Certains chercheurs estiment que l’état de conscience modifié met « en veilleuse » l’hémisphère rationnel au profit de l’hémisphère créatif.
  • Les techniques de gestion du stress mettent en action le système parasympathique. Ce  système se charge des activités involontaires des situations de paix et de repos.  Les activités du processus général de la digestion sont stimulées (sécrétions salivaire, stomacale, intestinale, hépatique, pancréatique ; motricité et péristaltisme) ; le rythme cardiaque est ralenti ; la pression sanguine diminue ; les pupilles sont rétrécies (myose) et  la respiration est plus calme.
  •  Le rôle de système parasympathique: la récupération et le repos. Il est piloté entre autre par l’acétylcholine. Il ordonne au coeur de battre plus lentement. Celui-ci correspond à un état de vagotonie dont l’action bénéfique se ressent sur les systèmes immunitaire, endocrinien, et, de façon générale physiologique.
  • A l’inverse, le stress active le fonctionnement du système sympathique, Le système sympathique : répond aux sollicitations externes de stress, d’action, d’efforts … Il est piloté entre autre par la noradrénaline. C’est lui qui ordonne au coeur d’accélérer.