TROIS CERVEAUX

Paul_D_MacLeanTROIS CERVEAUX

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_D._MacLean

Lorsqu’une information de l’extérieur arrive par l’entremise des cinq sens,

5-sens elle est transportée jusqu’au cerveau sous forme de message nerveux. Le problème c’est que… cette information doit arriver au néocortex, et qu’elle doit passer par la barrière du reptilien d’abord, et celle du système limbique ensuite… Regardons de plus près ces trois cerveaux…

  • Un reptile en laisse  :  Le complexe R est le cerveau semblable à celui des reptiles.  Il remonte à l’époque de nos ancêtres reptiliens.
  • A ce niveau du cerveau, les cellules sont disposées en amas et non en couches comme dans le néo-cortex.
  •  C’est le cerveau reptilien qui se charge de la survie de l’organisme : respirer, boire, manger, dormir, assurer la défense du territoire (agressivité) et la survie de l’espèce (se reproduire). Hyper protégé – il est placé bas dans la nuque – il est la structure cérébrale la plus résistante.
  • Dans un traumatisme crânien, c’est celui qui meurt le dernier. A quoi sert-il ? Il répond aux choses les plus élémentaires. Sa première fonction est l’homéostasie.  Ce cerveau est en liaison intime avec tout l’équilibre biologique et endocrinien.
  • Il commande le fonctionnement de l’hypophyse qui, elle, commande à toutes les glandes de la sécrétion interne qui vont régler, contrôler tout le fonctionnement des petites usines chimiques que sont nos cellules. cerveau-reptilien-limbique-cortex-5582.jpg-5582-660x660
  • Quand un élève mécontent dit  « Dégage de MA place ! »,  Il laisse s’exprimer son reptilien.  Le cerveau reptilien aime garder la même place et conserver les mêmes habitudes.  C’est lui qui a l’instinct d’imitation.
  • Il privilégie l’odorat sur les autres sens. Il donne également le sentiment du présent. Mac Lean le compare à un « reptile en laisse » : Dragon-de-Komodo-National-Geographic-300x284imaginez un dragon, un dragon de Komodo ou un varan par exemple, en laisse. Un cheval sans cavalier;

 

  • Le système limbique est le cerveau des émotions : Mac Lean l’avait d’abord baptisé « cerveau viscéral ».
  • C’est le limbique qui sépare le monde en deux :  en « j’aime » et  en « je n’aime pas ».
  • Dit autrement, il catalogue ce qui est vécu comme  gratifiant (agréable) ou bien comme  désagréable. Ce qui est agréable est enregistré comme à recommencer ou rechercher :  nous le noterons +.
  • Ce qui est désagréable est enregistré comme à éviter ou  fuir :  nous le noterons. Le cerveau limbique permet l’affectivité.
  • C’est un héritage des premiers mammifères :  il nous permet, comme nos lointains ancêtres, de nous occuper de nos enfants,  d’avoir le sens de la famille et celui du clan. Il nous donne le sentiment du passé et préfère l’audition sur les autres sens. Mac Lean le compare à « un cheval sans cavalier ».
  •  La mémoire Expérience, sentiment positif ou négatif, mémoire ; tel est le tiercé gagnant du deuxième cerveau. Le plus étonnant est que plus la sensation est forte, plus l’événement va être intériorisé, gardé en mémoire.
  •  Le lien très fort entre mémorisation et affectif se retrouve lorsqu’il s’agit d’apprendre. Tous les pédagogues savent qu’ un cours qui n’attire pas l’affect de l’élève à peu de chance d’être retenu et compris.
  • Ce deuxième cerveau, qui vient s’ajouter au précédent dans l’évolution des espèces, est nécessaire à la mémoire à long terme, c’est-à-dire au fait de pouvoir se souvenir des expériences qui nous ont été propices ou néfastes. Il induit la recherche de situations favorables et l’évitement de situations défavorables.
    Deux activités qui peuvent êtres encouragées par la troisième couche cérébrale, le cerveau associatif.
  • Le cavalier: Fabriquer des idées et les garder, c’est du domaine du néocortex. C’est dans le néocortex que se trouvent emmagasiné le théorème de maths dont nous aurions besoin pour résoudre ce satané problème pour l’orthographe du mot que nous recherchons en vain. C’est le néocortex qui analyse, anticipe, prend des décisions…
  •  Il nous donne le sentiment du futur. Mac Lean l’a appelé « mère de l’invention » et « père de la pensée abstraite ». C’est le cavalier qui fait corps (puisque les trois étages du cerveau sont liés) avec le cheval et le reptile…
  •  Il préfère la vision sur les autres sens. Avec sa centaine de milliards de neurones, le néocortex pourrait apparaître comme un ordinateur, un monstre froid qui ne connaît pas les émotions… Pourtant, il y a dans notre néocortex une partie qui nous rend vraiment humain : les lobes frontaux. Ils sont si importants que certains scientifiques les considèrent comme un quatrième cerveau. Les lobes frontaux permettent à l’Homme de penser à l’autre, d’être altruiste : ils nous permettent de créer et de nous projeter dans l’avenir.
  • C’est bien le néocortex et ses lobes frontaux qui fait que l’être humain est différent de tous les autres animaux ! Quand l’information est une course d’obstacles !… Maintenant que nous avons présenté les trois cerveaux, examinons de plus près comment fait l’information nerveuse pour arriver au néocortex.

Tout d’abord, elle arrive dans le cerveau reptilien. Si la survie de l’organisme n’est pas menacée, l’information passe.
Par contre, si l’organisme a faim, parce qu’on a oublié de prendre son petit déjeuner par exemple, l’information est ralentie, freinée voir bloquée si la faim est énorme ! Vous ne captez plus rien du cours, si génial d’habitude, de Mme Truc car, c’est bien connu :

ventre affamé n’a pas d’oreilles (vieux proverbe reptilien… ?).

Si, autre exemple, d’un coup le réveil « survie de l’espèce » a sonné l’alarme en vous rendant amoureux fou, eh bien! Comme par hasard, vous ne voyez plus rien du cours :

l’amour rend aveugle(autre proverbe reptilien)

L’information arrive alors dans le système limbique, qui rime avec « ça se complique »…

  • Eh oui, car le cerveau limbique analyse l’information pour savoir si elle est agréable ou désagréable. Si elle est jugée agréable, il la laisse passer au cortex, et ouf ! Peut-être aurez-vous enfin la réponse à votre problème de maths. Mais s’il la juge désagréable, patatras, dans le pire des cas le système limbique ne laissera pas l’information aller jusqu’au cortex… Échec garanti !
  • Au fait, me direz-vous, comment fait-il ce système limbique pour juger l’information comme «désagréable» ou «agréable». Il compte combien il y a de + et combien il y a de – . Pour chaque pensée désagréable, c’est un moins, pour chaque pensée agréable, c’est un plus. Exemple : revenons sur ce problème de maths. Si vous vous dites ou vous pensez :
    –    que vous êtes nul(le) en maths, c’est un moins – ;

–    que de toutes façons ce prof est un gros nul, c’est un moins – ;

–    qu’en plus il ne vous aime pas, c’est encore un moins – ;

–    que dans la famille vous n’avez jamais été bon en maths, c’est… encore un moins – ;

–     etc., etc., etc. On dit en français que vous gambergez ! Si par contre vous décidez de positiver, là vous créer des plus +. Pour continuer la métaphore de la maison et des étages, disons qu’il y a une porte pour passer du système limbique au néocortex.

Alors que les plus essaient d’ouvrir la porte, les moins essaient de la fermer. L’équipe la plus nombreuse remporte la partie… D’ailleurs, en parlant de partie, que fait un entraîneur d’équipe avant un match ? … Il positive les joueurs en leur disant « on va gagner » (+), « on est les meilleurs » (+), etc.

Comme ça, l’information passe directement au cortex sans rester longtemps dans le limbique… et l’équipe – s’il est s’est bien entraînée – peut gagner ou en tout cas, jouer au mieux de ses possibilités. C’est ce que dit un vieux proverbe limbique :

si tu pars perdant, t’est sûr de perdre

complété par ce vieil autre proverbe limbique :

 pars gagnant si tu veux gagner.

Oui, c’est vrai, en fait, c’est même pire que ce que je viens de vous raconter.

  • En fait, quand une information est jugée agréable ou très agréable par le système limbique, parce qu’il y aura beaucoup de plus, NON SEULEMENT le limbique la fait passer au néocortex, MAIS EN PLUS le néocortex la traite EN URGENCE!
  • Un peu comme si le limbique mettait un post-it.  «  URGENT » sur l’information !
  • Cela explique pourquoi quand un élève a une bonne note, il aura facilement une autre bonne note : car il a positivé son limbique, du coup l’information passe mieux au cortex et il réussit… Et plus il réussit et plus il réussira… Alors, à vous de jouer maintenant :

Au lieu de rester perdu à gamberger dans votre système limbique, positiver pour passer au néocortex ! Si vous avez l’habitude de vous parler dans votre tête en vous disant que vous êtes nul(le), que vous n’y arriverez pas, pourquoi ne pas utiliser la possibilité de se parler mentalement pour faire autre chose : Se parler des choses positives comme :

–    bon, si le prof a donné cet exercice, c’est qu’il est faisable ;

–    je suis aussi intelligent qu’un autre ;
–    je passerai peut-être du temps mais j’y arriverai ;
–    mon père (ou ma mère, mon frère, ma sœur…) est peut-être nul en maths mais il sera épaté si je deviens bon(ne)…
–   ou bien se parler l’énoncé, les parties du cours qui traitent de l’exercice…

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