MINDFULLNESS, conférence de Jon Kabat Zinn, 2015, Bruxelles

56746_505963589421896_401687080_o-300x225La pleine conscience

        Mindfullness

Conférence de Jon KABAT ZINN, Emergences, Bruxelles, 20015logo-02e2814678c0b97a7046177a049d4788

(https://www.emergences.org/pages/videos/contents/lesprit-du-debutant)

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose,

ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. »

(Blaise PASCAL)

Cette citation est mise en exergue par Jon KABAT ZINN, pour lui, elle résume bien l’importance de la médiation, du « ne rien faire ». Pour habiter le moment présent, il suffit d’être à l’extérieur du temps. Ou d’exister dans un moment qui ne connait pas le temps. Dans le moment du maintenant, chaque moment est parfait, il n’y a rien à attendre, aucun but à atteindre. Il n’est même pas nécessaire de fermer les yeux ! Faire du moment qu’il dure l’infini.

MINDFULNESS EST

conscience, expérimentation,

incarnation d’un concept,

ouverture au monde,

présence.

N’EST PAS

Une pensée

Un jugement

Une technique

Il est intéressant de se reposer sur le fait qu’« on sait qu’on ne sait pas ».

Socrate et Bouddha étaient contemporains, leurs pensées se croisent : « Connais-toi toi-même », devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate reprend à son compte. Résonne avec l’injonction de Bouddha pour qu‘on ne s’attache à « rien » comme au « je », « moi », « ce qui est à moi ».

– Gautama (560-480 av. J. C.) surnommé « Bouddha » (l’illuminé) enseigna à dominer les passions, les désirs, les plaisirs sexuels, et à être motivé par la compassion et le service à rendre à autrui. L’une de ses déclarations est très socratique : 

  • Par soi-même, en vérité, on fait le mal. Par soi-même, on est souillé. Par soi-même, on évite le mal. Par soi-même, en vérité, on est purifié. Pureté et impureté sont personnelles, nul ne peut purifier autrui.
  • Mindfullness, c’est reconnaître que le mental n’arrête pas de vagabonder, de façon autocentrée, et, tenter de le faire revenir, ce mental, dans l‘expérience corporelle, l’incarnation.
  • « Grâce au non agir tout se met en place », dit Lao Zi.
  • Nos pensées, les bruits, les sensations, les douleurs… ne sont pas nos ennemis. Ils sont là, c’est tout. C’est normal de les percevoir. Méditer ne signifie pas ne rien percevoir, avoir l’esprit vide. Nous sommes des humains, nous avons des pensées.
  • Le contraire serait inquiétant. C’est la manière dont nous nous attachons ou pas à ces pensées, à ces perceptions, à ces sensations et ce que nous en faisons qui va déterminer la qualité de notre présence à l’instant. L’esprit se balade et c’est normal.
  • La pratique consiste à revenir sans cesse au moment présent. C’est un entraînement. Nous sommes à la fois uniques et différents. Nous devons apprendre à revenir à nous même de manière intime et authentique. La pleine conscience est donc faite à la fois d’attention et d’expansion de la conscience .
  • C’est comme la double hélice de l’ADN. L’une des hélices représente l’attention, la concentration et l’autre l‘expansion de la conscience. Elles se soutiennent mutuellement. Nous avons besoin des deux.
  • Il n’y a pas possibilité d’accéder à la sagesse à partir de la seule concentration. L’expansion de la conscience nous aide à développer la sagesse, à comprendre les choses.
  •  Le point de rencontre entre les deux hélices, c’est le « vide médian » dont parle Lao Zi, la vacuité bouddhiste, le lieu où tout se crée et où tout retourne.
  •  Quand on commence à faire attention à ses pensées, c’est comme si on observait un flot de voiture qui passe. Entre les pensées, il y a cet espace. On n’est pas très doué pour le reconnaître.
  • La pratique aide à voir cet espace entre les pensées et l’espace en dessous des pensées qui est la pleine conscience elle-même.
  • C’est pourquoi, il ne faut pas fermer le robinet des pensées. C’est une énorme erreur de penser que l’esprit est vide, sans pensées. L’idée est de parvenir à demeurer stable intérieurement même en présence des pensées, des émotions quelles qu’elles soient. On peut alors voir que l’agitation qui les meut est vide, sans substance;
  • On se rend compte qu’habituellement, ces riens qui sont vides de substance nous manipulent totalement. Ils conduisent nos vies, nous rendent fou. Ce sont des tyrans. Réaliser que nous ne sommes pas nos pensées, nos émotions, nos peines, nos colères, nos souffrances, est une expérience de libération.
  • On ne l’oublie jamais. Cette expérience demeure accessible en nous 24h sur 24… si on ne cherche pas à la retrouver !
  • En revanche, si on s’en saisit, on est alors dans l’avidité et il est impossible de la retrouver. La conscience est la seule méthode qui permet de contenir les pensées de manière à ce qu’elles cessent de nous tyranniser. C’est vrai aussi pour les émotions. Pensées et émotions sont imbriquées les unes dans les autres. Elles créent un univers à elles et on finit par croire à la réalité de cet univers.
  • C’est ce que le bouddhisme tibétain appelle une fabrication de l’esprit. Je ne veux pas dire que le monde n’existe pas, mais qu’on ne le voit pas tel qu’il est. On ne voit que celui que l’on crée dans notre esprit. Notre conscience englobe tout ce que nous sommes, des parties belles, des pensées sombres. Notre pratique est d’accueillir avec bienveillance l’ensemble de ces états.
  • Une chose est certaine, en approchant la vie ainsi on est beaucoup moins prisonnier de nos conditionnements et de nos émotions destructives et si réactives.
  • Éprouver de la gratitude, c’est se souvenir que l’on est en vie. Ne renoncez jamais. Ne vous abandonnez pas vous-même, jamais.