ABCdaire du bouddhisme, Flammarion

L’ABCdaire du Bouddhisme :

Flammarion, 2013

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Siddhartha Gautama, né dans la première moitié du VIème siècle, avant notre ère, à Kapilavastu, en Inde. Il est élevé par sa tante, sa mère mourut sept jours après avoir accouché, emportée par une fièvre maligne.

L’obsédante question qui le taraude, qui lui ronge l’âme : « comment vivre et à quoi bon vivre quand tout est douleur ? »

L’origine de la douleur naît du désir irrépressible de plaisirs toujours passagers. Voilà le point de départ de la quête spirituelle de Siddhartha Gautama et aussi la clé de voûte de la doctrine bouddhique.

Cette religion devint missionnaire, à la mort de Bouddha, le bouddhisme se diffusa dans toute l’Asie. Bouddha mourut sans avoir écrit les fondements de sa religion. Plusieurs conciles se réunirent pour codifier sa doctrine, advint une scission de l’ordre en deux branches, une secte orthodoxe : « Tenants de l’opinion des Anciens » et l’autre « Membres de la grande communauté », qui allait produire le Mahâyâna.Bouddha

Présent en Chine, grâce à la route de la Soie, dès 65 après JC.

Proscrit de Chine entre 843 et 845.

Présent en Corée dès le IVème siècle, et au Japon, à partir de 538 après JC.

Le bouddhisme est une religion sans dogme ni vérité révélée.

Hînayâna =  Petit Véhicule, Moyen inférieur en Progression, nom donné, par dérision, aux tenants du bouddhisme ancien, primitif, par les adeptes du grand mouvement réformateur, désigné sous le nom de

Mahâyâna = Grand Véhicule, Moyen supérieur de Progression, forme plus élaborée du Bouddhisme, Ier siècle avant JC.

BODHISATTVA : être promis à l’éveil, concept essentiel de la doctrine du Mahâyâna.

Bodhi = éveil, sattva = être.

Etre qui fait le vœu d’obtenir l’illumination pour le bien des autres êtres, par altruisme, par empathie avec l’humanité souffrante, pure compassion, il renonce à l’Eveil pour mener tous les hommes au salut.

Réalisation de 6 vertus : le don, la moralité, la patience, l’énergie, la méditation, et la sapience (sagesse et connaissance).

 

La Roue de la loi :dharmacakra

symbole qui représente le Dharma, l’enseignement de Bouddha

« Les 4 Nobles Vérités », évoquées lors du premier sermon de Bouddha à Bénarès, dans le parc aux gazelles, sont les suivantes :

  • La douleur existe, l’attachement est potentiellement douloureux.
  • L’origine de la douleur est le désir, l’avidité reliés à l’illusion de l’existence du Soi, qui enchaîne l’homme au cycle des renaissances.

Karman : entre le VIème et le IIIème siècle avant JC. Cet « acte » désigne le fruit parvenu à maturité d’actes d’une vie terrestre, accomplis dans le passé, dont la somme affectera les conditions, bonnes ou mauvaises, des renaissances futures, et dont l’existence présente est l’inévitable conséquence. taoisme_nonAgirLa théorie du Karman a eu pour conséquence d’inciter au non agir, par crainte des virtualités négatives, inhérentes à l’action elle-même, et dans le but de « tarir » le Karman, et, partant, de se libérer du Samsara.

Le Samsâra apparaît dès le VIème siècle avant JC. C’est le cycle infini des renaissances. Déterminé par le Karman, le Samsâra résulte de l’enchaînement perpétuel de causes produisant des effets illimités, condamnant l’être à d’incessantes renaissances. Le but est de parvenir à la Délivrance en mettant fin au cycle infini des réincarnations. La Délivrance résulte de l’épuisement du Karman, traditionnellement comparé à une roue de potier, qui privée d’impulsions nouvelles, cesse  définitivement de tourner. »Tarir » le karman, et donc se libérer du samsâra.

Ces deux doctrines constituent la clé de voûte des grandes religions indiennes : brahmanisme, bouddhisme et jaïnisme.

Buddhist statues praising the Tian Tan Budha. Lantau Island, Hong Kong, China.

  • Cesser de souffrir, c’est cesser de désirer. Le Nirvâna, c’est l’extinction de la douleur. Comme la flamme qui s’éteint quand huile et mèche sont épuisées. Métaphore de la douleur, ce qui s’éteint, c’est bien la soif,  lorsque les trois racines du mal, désir, haine et illusion, sont épuisées. Le Nirvâna est arrêt, détachement, inconditionné, immuable. La réalisation du Nirvana se déroule en quatre étapes : « celui qui est entré dans le courant », « celui qui revient une fois », « celui qui ne revient jamais », « l’Eveil ».
  • « OCTUPLE chemin sacré» qui mène à la suppression de la douleur, c’est-à-dire, le chemin du milieu, qui évite les deux extrêmes : la poursuite du plaisir des sens et la mortification de l’ascèse (bien que Shâkyamuni ait pratiqué l’ascèse, durant 6 années, lorsqu’il devient Le Bodhisattva, il condamnera la pratique des austérités jugées dangereuses autant que stériles.)p055_1_02

 

  • Seul le chemin du milieu conduira au Nirvâna

 

Noble Chemin octuple :

► la moralité, la discipline, l’éthique :

  1. 1: parole juste (ne pas mentir, ne pas semer la discorde ou la désunion, ne pas tenir un langage grossier, ne pas bavarder oisivement) ;
  2. 2: action juste (respectant les Cinq Préceptes) ;
  3. 3: moyens d’existence justes ou profession juste.

► la discipline mentale, la concentration ou la méditation :

  1. 4: effort ou persévérance juste (de vaincre ce qui est défavorable et d’entreprendre ce qui est favorable) ;
  2. 5: attention juste, pleine conscience ou prise de conscience juste (des choses, de soi – de son corps, de ses émotions, de ses pensées -, des autres, de la réalité) ;
  3. 6 : concentration, établissement de l’être dans l’éveil (vipassana).

►: la grande sagesse parfaite :

  1. 7 : vision juste ou compréhension juste (de la réalité, des quatre nobles vérités) ;
  2. 8 : pensée juste ou discernement juste (dénué d’avidité, de haine et d’ignorance).

Le Bouddhisme dénonçait l’idolâtrie, jusqu’au 1er siècle après JC, les représentations de Bouddha étaient « aniconiques», s’interdisant de représenter le Bienheureux autrement que par un symbole : un Cheval sans cavalier, un trône vide, l’empreinte de la Roue de la Loi, un parasol, l’arbre de la Bodhi (l’Eveil)…autant de signes de présence par défaut.

Au IV et VIème siècle, l’iconographie de Bouddha et de ses attitudes canoniques (mudra) sont adoptées dans toute l’Asie.220px-Guimet_IMG_6009_Jayavarman7993d81dd61310f45234bfaa3a9a7bbf6

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jayavarman_VII

 

Tête de Jayavarman VII, Angkor , fin XIIe-début XIIIe siècle grès, Musée national des Arts asiatiques-Guimet, Paris

JAYAVARMAN VII, souverain Khmer, (vers 1181-1220) va ériger en religion d’Etat la doctrine de l‘Eveillé. Portraits extraordinaires de ce roi, les yeux clos à l’impermanence des choses d’ici-bas.

BOROBUDUR : au milieu duindo-boro-aerial_3030577c  VIIIème siècle, le dynastie bouddhique des Shailendra s’établit dans l’île de JAVE. Elle y trouve une pyramide inachevée, destinée à un culte hindouiste. Les nouveaux souverains remanient l’architecture et la transforme en « stûpa » bouddhique, comme un mandala qu’on gravit progressivement pour atteindre l’Eveil.

 

 Le STUPA : monument commémoratif abritant des reliques du Bouddha ou de saints personnages. Monument par excellence du bouddhisme, il est attesté sous des formes différentes dans toutes les contrées où se répandit la foi 2-Bodnathbouddhique.

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La PAGODE : est la version extrême orientale du STUPA indien, partageant les mêmes fonctions et mêm123074-004-289F89F9es symbolismesXian3 cosmiques. L’accentuation de la verticalité sera le propre de la pagode. Elle conserve le petit dôme au sommet, surmonté d’un mât porte-parasol, ainsi que l’axe central, pilier ou hampe.

Monument symbolique du Mahâyânâ, la pagode n’est plus uniquement un reliquaire, mais un véritable mandala, abritant des images peintes et sculptées des bouddha des quatre orients.

Le MANDALA: mandala-tibetain-tenture terme sanskrit signifiant littéralement « disque », « cercle » et par dérivation « territoire ». Le Mandala, qu’il soit réalisé avec des matériaux éphémères, ou non, il se caractérise par son plan extrêmement codifié. Image réfléchie du cosmos divin, ce diagramme géométrique ordonne autour d’une divinité principale, un peuple de déités secondaires, savamment hiérarchisées. Support d’un rituel initiatique.

Les MANTRA : formules sacrées, soulignant le caractère transcendant de la parole, divinisée, dès l’époque védique  (IIème millénaire avant JC). Littéralement « instrument de pensée », ils concentrent en eux la puissance et l’efficacité de la prière. La forme et le son du Mantra, plus encore que sa signification proprement dite, mais aussi le procédé de récitation (japa) adopté- récitation mentale, murmurée ou orale- et le degré de concentration psychique, accompagnant la récitation, sont autant d’éléments garants de la puissance magique dont est porteuse l’invocation sacrée ainsi que l’efficacité de la prière. Tant dans le bouddhisme que dans l’hindouisme, les Mantras peuvent revêtir plusieurs formes : versets isolés, litanies, incantations, répétition de phrases, ou de mots, syllabes mystiques ou symboles phonétiques.

https://www.youtube.com/results?q=om+mani+padme+om

Le Mantra est bien plus qu’une formule « consacrée »et déifiée, ou encore l’émanation ou la traduction directe du divin, mais bien la divinité elle-même, sa forma matérielle-chaque divinité possédant du reste, son mantra particulier. Mantra essentiel, la syllabe ou le phonème sacré  om-constitué de la réunion des trois phonèmes a u m auxquels est adjoint le point marquant la nasalité finale-est utilisé au début des mantras, ainsi qu’au commencement et à la fin des récitations sacrées.

Dans le bouddhisme tantrique, le célèbre Mantra aux « six syllabes »  (sadakshara), om mani padme hûm, « Gloire au joyau de la fleur de lotus », qui symbolise le bodhisattva Avalokiteshvara, est récité d’innombrables fois dans la même journée par les bouddhistes tibétains.

Voici le tableau de ces correspondances

syllabes vertu sagesse type Domaine couleur
Om Générosité De légalité Orgueil Dieux Blanc
Ma Ethique Toute accomplissante Envie Titans Vert
Ni Tolérance —– Passion Humains Jaune
Pad Persévérance Toute embrassante Torpeur Animaux Bleu ciel
Me Concentration discriminante Avidité fantômes Rouge
hum discernement Semblable au miroir Haine enfers Bleu nuit-noir

TÂRÂ: née d’un rayon bleu émis par l’œil d’Avalokiteshvara, ou d’un lotus éclos de l’une de ses propres larmes, Târâ est l’une des tr220px-Weisse_tara_mongolian_artès rares entités féminines du Mahâyânâ . « Déesse Mère Salvatrice ». L’origine de son culte puise ses racines en Inde, à une date indéterminée. Cinq Târâ de couleurs différentes sont vénérées, en association avec « Cinq Grands Bouddha ». taraverteDe Târâ verte procéderaient toues les autres,

Tara Green 3 - Tharpa Artwork
Tara Green 3 – Tharpa Artwork

dont la Târâ jaune et la Târâ bleue qui incarnent les aspect colériques ou féroces de la divinité.